En prélude de la journée internationale de la femme, notre équipe s’est intéressée à la sculpture, un métier le plus souvent réservé aux hommes. Pour casser cette idéologie, Aïssata Kourouma excelle dans ce métier depuis une vingtaine d’années pour subvenir à ses besoins
Peu de femmes en Guinée sont passionnées par certains métiers comme la sculpture sous prétexte qu’il est réservé aux hommes. Pourtant, avec le courage, il est bien possible d’exercer cette activité souligne Aïssata Kourouma sculpteur depuis une vingtaine d’années . Née d’une famille forgeron, et mariée à l’âge de 14 ans, Aïssata Kourouma n’a pas eu la chance de poursuivre les études. Après la mort de son époux, c’est désormais à elle de prendre les destinées de la famille en main. Avec son niveau, elle estime qu’elle n’avait aucun choix si ce n’est la sculpture que font ses parents. « La sculpture est réservée aux hommes mais moi j’aime l’art et je suis née et mariée dans une famille ou toute le monde pratique ce métier, donc lorsque mon mari est mort, je ne savais pas quoi faire, mais chez nous, les jeunes passaient la journée à travailler et le soir pour pouvoir passer la nuit, ils vendaient les objets travaillés à vil prix que moi j’achetais c’est comme ça que j’ai commencé».
Le bois se trouve sur les marchés de Conakry, mais pour la confection des statues il faut forcement un bois de qualité qui ne pourri pas nous- dit cette mère de famille. « C’est le bois brute, bois rouge communément appelés lèngué, ou le gbélén, et le bois de tec que nous utilisons et ça c’est pour la résistance de la statue ».
Selon Aïssata Kourouma, la sculpture est un métier difficile qui demande assez de courage. Pour s’en sortir elle s’est entourée d’un groupe de jeunes y compris ses deux garçons. Le rôle de ce groupe: former, gratter, dessiner et ensuite passer à la finition qui consiste à rendre la statue lisse.
Les difficultés c’est aussi la rareté des clients. Dans ses locaux, on trouve une importante quantité de statues stockées , qui selon elle depuis au minimum 7ans. « Depuis 2012 j’ai cette marchandise, je n’ai pas de moyens pour trouver un magasin et ya pas de marché . En Guinée les gens se soucient plus de la nourriture que l’achat de statues. Se sont les expatriés qui sont généralement intéressés mais avec la conjoncture actuelle rien ne va. Je partais à Freetown aussi pour vendre les petites pièces mais quand il prend ta marchandise il faut attendre un à deux mois pour récupérer ton argent puisqu’on ne te paye pas cache et sa ma beaucoup fatigué».
En 2010, elle a participé à l’exposition universelle tenue en chine ou, l’art Guinéen selon Aissata Kourouma a vraiment impressionné les chinois qui cherchaient à gagner le model de bois des artisanats Guinéens pour en faire une copie et livrer sur le marché. N’ayant pas obtenu gain de cause les artisanats Guinéens n’étaient plus les bienvenus en chine en 2012 et 2013. D’où son cri de cœur auprès du gouvernement afin de pouvoir mieux promouvoir l’artisanat
Maimouna Bangoura