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Cette rencontre de deux jours, visait à offrir un espace de socialisation et d’appropriation des expériences pratiques en matière foncière en Guinée mais aussi du Mali et du Sénégal. Le but est de renforcer les argumentaires de la société civile au cours des réformes dans le pays pour un meilleur accès et sécurité foncière en tenant compte des préoccupations des femmes et des jeunes. Une initiative de Acord Guinée sur financement de l’agence française de développement et la FAO.
Après les échanges sur la gouvernance foncier en Guinée, les résultats des études menées dans les quatre régions naturelles du pays ont été présentés aux participants. Au Fautah, l’étude montre que le cadre juridique et institutionnel foncier n’est pas adapté au système coutumier partagé dans la localité. La sécurisation des terres se fait par haies, grillages pour ne citer que ceux-ci. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont récurrents comme à Gaoual et Koundara. Dans la zone forestière, la plupart des conflits sont liés au foncier. A Samoé, Kobèla et Gouécké par exemple, la question foncière est de plus en plus forte, il en n’est de même pour la Basse Guinée. Le droit de hache ou de défrichage, le don , la vente, l’héritage, le prêt, la location sont entre autres les modalités d’accès à la terre. Les difficultés d’accès des jeunes et des femmes à la terre et leur n’ont implication aux questions foncières ont été évoquées par l’ensemble des présentateurs. D’ailleurs dans plusieurs localités du pays l’héritage des terres n’est réservé qu’au sexe masculin comme en forêt.
Pour Macky Bah directeur pays Acord Guinée, l’idée est de partager les résultats avec l’ensemble des acteurs au niveau national et local d’où la présence des experts sénégalais et maliens pour parler des réformes engagées dans leurs pays. Connaitre les difficultés rencontrées au moment où ces réformes ont été engagées dans ces deux pays cités plus haut et où ils en sont à ce jour permettra aux acteurs Guinéens de mieux se préparer pour les états généraux du foncier en Guinée. Macky Bah indique qu’ il est important de collecter les informations pour comprendre la démarche que le Mali et le Sénégal ont mené pour avoir des terres plus ou moins sécurisées au niveau local. C’est pourquoi il souhaite que cette étude soit mise à l’échelle pour une idée globale.
L’ expert malien Boukary Guindo affirme qu’en 2017 ils ont promulgué la loi sur le foncier agricole pour mieux sécuriser les terres coutumières, des outils accessibles et moyens coûteux pour le paysan. D’après lui, ces outils permettent de prévenir et résoudre les conflits qui minent le monde rural sur la base des coutumes appelé commission foncière. L’ attestion de détention coutumière permet au paysan de sécuriser sa terre qui ne dispose pas d’un document lui permettant de faire face à quelqu’ un qui veut lui retirer la terre.
Des exemples qui ont réjouit les participants. Daouda Camara apprécie le fait que la méthode malienne integre les pratiques coutumières de geste des conflits en mettant des structures à la base dont les avis sont pris en compte.
Maimouna Bangoura