Algérie – Femmes : Le ramendage n’est plus l’apanage des hommes
Tunis (dpa) – « Je reste persuadée qu’il est possible, pour nous, les femmes, de bien gagner notre vie en pratiquant cette activité très lucrative à plein temps », lance Karima Daykhi, ramendeuse à « Cherchell », une commune située sur la côte méditerranéenne de l’Algérie. Cette mère de famille a réussi le pari de s’emparer d’un métier essentiellement masculin.
À 53 ans, Karima maîtrise l’art de redonner une seconde vie aux filets de pêche usés, alors que rien ne la prédisposait à exercer ce métier. L’assassinat de son conjoint durant la guerre civile algérienne (1991-2002) marque un grand tournant dans la vie de Karima. Cet épisode tragique l’a poussée à s’inscrire à une formation de matelot pour reprendre le flambeau de son défunt mari qui possédait un chalutier.
Après avoir décroché son fascicule de navigation maritime haut la main, elle décide aussitôt de suivre une autre formation de ramendage, initiée dans le cadre du « Programme d’Appui à la diversification de l’économie du secteur de la pêche et de l’aquaculture » (Diveco2). Lancé en 2015, ce programme financé par l’Union européenne (UE) vise à promouvoir la diversification économique de l’Algérie à travers le développement durable et l’amélioration des performances économiques du secteur de la pêche. « Ce programme, qui a ciblé 15 autres femmes de ma région, m’as permis de regagner ma confiance en moi», se félicite Karima dans une interview publiée par l’UE.
Selon Nadia Bouhafs, directrice nationale du programme Diveco2, cette formation a pu se concrétiser car il y’avait une réelle demande, même si, « ce métier reste essentiellement masculin ». « L’idée était de transmettre ce métier en formant des ramendeuses qui deviendraient à leur tour formatrices », déclare-t-elle. Aujourd’hui, la « Direction générale de la pêche et de l’aquaculture », bénéficiaire du programme Diveco2, envisage de lancer une coopérative destinée aux ramendeuses de Cherchell.
« Nous comptons accompagner ce groupe de femmes dans le but de créer un réseau à but lucratif. En tant qu’institution officielle, nous nous devons apporter notre contribution afin de faciliter l’insertion professionnelle de ces femmes », souligne Taha Hammouche, Directeur général de la pêche et de l’aquaculture.
Keywords: Communauté Femmes Karima Daykhi Aquaculture Pêche Nadia Bouhafs UE Programme Diveco2 Diversification Développement
Source : dpa.news