Ce projet rassemblant plus de 20 pays ambitionne de restaurer la productivité des terres dégradées dans le Sahel et le Sahara et de transformer des millions de vies.
Tunis (dpa) – La Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel est le projet d’une ceinture végétale qui a pour ambition de traverser horizontalement l’Afrique – du Sénégal (Ouest) à Djibouti (Est), soit plus de 7000 kilomètres de long sur 15 km de large. Ce défi écologique majeur a été lancé en 2007 par onze pays africains dans le cadre de l’Union africaine (UA). Aujourd’hui, l’initiative est soutenue par des partenaires internationaux comme la Banque mondiale (BM) et rassemble plus de 20 pays.
« La Grande muraille verte est le programme phare de l’Afrique pour lutter contre les effets du changement climatique et la désertification », a affirmé Eduardo Mansur de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon la FAO, la Grande muraille verte couvre une superficie de 780 millions d’hectares de zones arides et semi-arides autour du Sahara, et abrite une population estimée à 232 millions de personnes.
Objectif : Restaurer 10 millions d’hectares par an
Pour stopper et inverser la dégradation des terres le long de la Grande muraille verte, environ 10 millions d’hectares doivent être restaurés, chaque année, d’ici 2030, avait annoncé l’agence onusienne spécialisée. Elle considère que 166 millions d’hectares de la Grande muraille verte présentent des possibilités de restauration.
Les pays participant à cette initiative espéraient planter des arbres sur une superficie de 100 millions d’hectares, créer 10 millions d’emplois, assurer la sécurité alimentaire pour les populations locales et capturer 250 millions de tonnes de carbone, d’ici 2030. Treize ans après le lancement du projet, un peu plus de 20 millions d’hectares ont été plantés, soit environ 20 pour cent de l’objectif final, selon des médias.
Au Sénégal, plus de onze millions d’arbres ont été plantés. Au Nigeria, 20.000 emplois ont été créés dans les zones rurales, et en Éthiopie, 15 millions d’hectares de terres dégradées ont été restaurés, d’après la FAO. « Toutefois, ces réalisations sont minimes au vu de l’ampleur des besoins », a noté l’organisation.
Des résultats dans tous les pays
Abakar Mahamat Zougoulou, directeur scientifique et technique de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille verte, a affirmé que l’initiative se porte mieux actuellement, grâce aux réalisations importantes dans chacun des pays. « Au-delà de la plantation d’arbres, qui permettrait de générer des revenus sur le moyen terme, les jardins polyvalents ou les jardins nutritifs ont permis aux populations d’avoir des revenus additionnels très rapidement », a-t-il déclaré à la chaîne allemande Deutsche Welle.
Les activités de protection et de lutte contre la dégradation des terres dans le cadre du projet ont concerné plus de 300.000 hectares entre 2010 et 2018 au Niger, a déclaré à la dpa Maisharou Abdou, directeur général de l’Agence nationale de la Grande muraille verte du Niger.
Des gommiers et d’autres espèces forestières ont été plantés sur plus de 360.000 hectares, 80.000 hectares de dunes ont été fixés. Toutes ces actions ont mobilisé environ 380.000 personnes qui ont bénéficié de retombés financiers estimés à plus de 32,7 milliards de FCFA (environ 50 millions d’euros) distribués sous forme de « cash for work », selon Maisharou Abdou.