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Le deuxième groupe d’agents de santé (20) du public et du privé de Conakry a commencé à bénéficier ce 23 avril 2019 du renforcement de capacités sur la prise en charge médico-légale des survivants des violences sexuelles. Initiée par AVIPA, cette même formation se tient simultanément à Kindia, Mamou et Kankan. Macenta suivra la semaine prochaine.
Ils sont une vingtaine de jeunes médecins, sages femmes et infirmier(e)s à avoir répondu présents à cette formation des formateurs. Il s’agit de leur rappeler les nouvelles recommandations dans le circuit de prise en charge explique Dr Mory Fodé Souaré médecin généraliste au CMC de Ratoma : « généralement la population ne sait pas à qui faire recours en cas de violences sexuelles. Là les agents de santé peuvent sensibiliser, vulgariser l’information dans leur entourage. Il arrive aussi que les victimes viennent dans les structures sanitaires et que le personnel ne connaisse pas le circuit réel. Il apporte juste les soins médicaux tout en oubliant que l’acte subit peut causer des dommages plus graves que les blessures physiques. Il faut une prise en charge psychologique, un accompagnement juridique si la victime souhaite poursuivre son bourreau ».
Une victime de violence sexuelles doit être vu par un médecin dans les 72 heures afin de prévenir d’autres inffections explique la sage femme :
« avec le viol la victime peut attraper le VIH, une grossesse non désirée. Elle peut être protégée contre ça si elle est traitée dans les 72h ». Fatoumata Dioulde Sow invite aussi les mères à ne pas confiner les victimes à la maison et refuser toute négociation avec les auteurs de viol : « en cachant le viol, les abus sur la victime seront répétés et elle peut en être traumatisée. Les mères de familles doivent d’abord envoyer la fille à l’hôpital et ensuite porter plainte contre l’auteur ».
Pour ce faire, outre la formation du personnel de santé, les sensibilisations doivent être fréquentes pour lutter contre les pesanteurs sociales afin que les victimes puissent jouir de leurs droits a souligné le formateur Dr Mory Fodé Souaré. A l’intérieur du pays 40 agents de santé bénéficieront aussi de ce renforcement de capacités dans les villes de Kindia, Mamou, Kankan et Macenta. Les formateurs sont des praticiens de structures publics et privés ayant suivi une formation à l’hôpital Panzi en RDC dans le cadre du projet d’assistance initié par AVIPA (Association des parents et amis victimes du 28 septembre 2019) et la fondation Mukwege.
Hadjiratou BAH