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Le 9 juillet dernier, l’OPROGEM avait arrêté dans la commune de Dixinn un premier groupe de femmes exploitant des enfants atteints d’albinisme pour fins de mendicité. Confiés à la Confédération Nationale des Albinos de Guinée (CNAG) située au km 36, ces sept enfants dont une fille mènent désormais une autre vie. Et pour la première fois cette année ils ont passé une fête dans la joie comme tous ceux de leur âge. Celle de l’Aïd El Qebir encore appelée Tabaski ou fête du mouton en mémoire au sacrifice d’Abraham.
Après quatre mois de fermeture à cause du coronavirus, les lieux de culte notamment les mosquées (ainsi que d’autres places publiques destinées à la prière) ont exceptionnellement été autorisés à ouvrir leurs portes ce vendredi 31 juillet 2020. Ceci pour permettre aux musulmans du pays de pouvoir prier ensemble à l’occasion de la Tabaski tout en respectant les gestes barrières. Au Km 36 les sept enfants confiés à la CNAG prennent aussi le chemin de la mosquée, cette fois pas pour mendier comme ils en ont l’habitude mais pour prier. De retour au domicile de leur protecteur Naby laye Bangoura (Morgan) place à un copieux repas et de la danse avec les enfants de ce dernier auxquels ils se sont attachés. Ensuite direction Conakry dans la grande famille Bangoura pour les salutations d’usage mais aussi se promener à travers la ville. Une journée que le fondateur de la CNAG relate: « on a prié et mangé ensemble, puis je les ait mis dans ma voiture on est venu dans la grande famille à Bonfi saluer mes marâtres. Les enfants étaient très contents car pour la première fois ils etaint bien habillés et ne faisaient pas la mendicité. Nous sommes même allés à Madina sur le pont vers Pharmaguinee où ils étaient exploités avant. Ils ont dit aux vendeuses qui les connaissent bien que leur vie a changé. Ces femmes étaient heureuses et ont même chanté avec les enfants. Nous sommes aussi allé nous promener en ville et passer à la supérette acheter le mangé des enfants et nous sommes retournés à 36 vers 18h. »
Si ces enfants atteints d’albinisme mennent désormais une vie épanouie, leur prise en charge n’est pas aisée. Des difficultés qu’explique Naby Laye Bangoura:« pour le moment on est pas soutenu par l’État, notre partenaire le ministère de l’action sociale dit que c’est sur la bonne voie (des aides). Leur manger vient de la cotisation des membres de la CNAG et des bonnes volontés. En ce sens ya mon partenaite du Sénégal Bamba (qui a aussi une ONG de personnes atteintes d’albinisme) qui m’a envoyé 800.000 GNF pour acheter des habits pour les enfants. Je dois garder les enfants jusqu’au jour où ils seront restitués à leur parents mais un programme doit être fait avec le ministère et les autres ONG de défense des personnes atteintes d’albinisme.
Outre ces sept enfants Morgan héberge aussi depuis quelques mois une jeune couturière atteinte d’albinisme. Cette dernière a été rejetée par sa famille pour être tombée enceinte et dont l’auteur n’a pas reconnu la grossesse. Dans cette famille tous les cinq enfants sont amelaniques et trois ont eu à faire la mendicité: » l’ONG a tout fait mais la famille à Bentouraya a dit que le fille ne rentre pas là bas. Donc on l’a prise avec nous. Elle a accouché il ya 3 mois. Elle n’a pas fait l’école mais a appris la couture. Elle a aussi fait un temps la mendicité puis à laissé. Malheureusement habituée à l’argent facile elle n’avait personne pour la conseiller et s’est laissée berner par les hommes. C’est comme ça elle est tombée enceinte. Parmi les 7 enfants qu’on m’a confié, la fillette est sa petite soeur. Elle a aussi une grande sœur qui faisait la mendicité ici mais qui finalement s’est retournée au village à l’âge de 9 ans car elle était maltraitée.
Naby Laye Bangoura (Morgan) souhaite que les parents de ces personnes vulnérables prennent conscience du rôle qu’ils doivent jouer dans leur encadrement. Ceci pour leur éviter certains dérapages et les protéger contre l’exploitation par des tierces personnes.
Hadjiratou Bah