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Commémoration ce vendredi 28 septembre 2018 du neuvième anniversaire de la tragédie survenue au stade du même nom. Une manifestation de l’opposition contre une éventuelle candidature au pouvoir du président de la junte militaire Moussa Dadis Camara avait été réprimée dans le sang par les forces de sécurité. Au moins 156 personnes y ont perdu la vie et plus d’une centaine de femmes violées. Depuis 2009 les victimes attendent que justice soit faite. A Conakry une conférence de presse a été tenue à cet effet dans les locaux de l’association des victimes, Parents et Amis du 28 septembre 2009 (AVIPA).
C’est par une lecture du saint coran et des échanges avec les victimes que cette journée commémorative a commencé dans les locaux d’AVIPA sis au kartier Soloprimo dans Koloma. Parmi les invités l’on note la présence des ONG guinéennes et internationales de défense des droits de l’homme. (OGDH, FIDH, Amnesty international , Human right watch), la délégation de l’Union européenne, des ambassades et les médias.

Au cours de leurs allocutions , tous ont salué les avancées enregistrées dans cet dossier comme la clôture de l’instruction depuis 2017 et la mise en place le 9 mai 2018 par le ministre de la justice ( maitre Cheick Sako) d’un comité de pilotage chargé de l’organisation du procès. Cependant l’AVIPA et ses partenaires souhaitent qu’un calendrier soit enfin établi afin que le procès tant attendu ait lieu en 2019. » on ne peut pas lutter contre l’impunité sans procès » a déclaré maitre Amadou DS Bah l’un des avocats des victimes. Un avis partagé par le président de la PCUD qui fustige la lenteur constatée dans le traitement de ce dossier: »il faut reconnaître qu’il y’a une défaillance de la volonté politique et il faut dénoncer cet état de fait. On ne peut pas rassurer les guinéens et on ne peut pas donner une bonne image à la Guinée sans une justice pour tous. Cette justice est nécessaire aussi bien pour les présumés coupables que pour les hommes et les femmes qui ont souffert dans leur chair lors de ce triste événement ». Abdourahamane Sano ministre au moment de la survenu de ces crimes contre l’humanité à Conakry en 2009 avait a l’époque démissionné de son poste.
Invite a aussi été faite aux victimes et leurs familles à plus de patience mais surtout de solidarité.
» unis nous sommes forts. Désunis nous sommes faibles. Ne pensons pas que nous sommes les seuls sur le terrain. Les personnes qui sont sensées être les responsables de ces massacres sont encore plus forts parce qu’elles se battent plus », a exhorté Abdoul Gadiri Diallo de l’OGDH.
Les rescapés ont 9 ans après toujours les yeux remplis de tristesse et d’amertume. Une femme dans l’anonymat témoigne : » j’ai été torturée. Un militaire m’a fait tomber à terre et s’est arrêté sur mon pied jusqu’à ce qu’il s’est fracturé. J’ai eu beaucoup de chance car beaucoup ont perdu la vie ce jour là au stade. Je déplore qu’il n’y ait pas encore eut de procès. »
Un désespoir qu’ Asmaou Diallo la présidente D’AVIPA essaie de soulager. A travers son ONG elle soutien les femmes victimes d’abus et leurs enfants. Elle garde tout de même espoir que les victimes obtiendront bientôt gain de cause. Une lueur d’espoir après
l’instruction du dossier du 28 septembre 2009 qui a permis de recueillir 15 témoignages, d’auditionner plus de 430 victimes et d’inculper 13 personnes dont 3 incarcérés en dehors des délais légaux.
Hadjiratou BAH