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« Traduire les décisions politiques en actions concrètes à la Base pour accélérer l’atteinte de la tolérance Zéro Mutilations Génitales Féminines en 2030″. Tel est le thème autour duquel la journée internationale de lutte contre les MGF a été célébrée à travers le monde le 06 février 2019.
Dans la préfecture de Gueckédou en Guinée forestière elle a été célébrée cette année en différé les 20, 21 et 22 février 2019.
Plusieurs activités ont été réalisées dans la commune urbaine de Gueckédou et dans la CR de Bolodou à l’occasion de cette journée. Il s’agit entre autre de l’organisation d’une journée de réflexion sur l’application de la loi interdisant et réprimant les MGF, ensuite une campagne de sensibilisation a été faite dans une école primaire de la commune urbaine sur les méfaits des MGF et enfin une conférence débat sur le thème de la journée a été animée.
Pour Mme Keita Djenab Youla, Directrice de l’Unité Programme de plan International de Gueckédou, la mobilisation et l’engagement des autorités administratives et locales, des responsables de la justice au niveau préfectoral, en vue de l’application des teste de lois répriment les MGF/Excision dans la préfecture de gueckédou est l’objectif principal de cette journée.
Après la conférence avec les élèves du lycée Bambo, Fara Djiba Kamano, consultant indépendant et Directeur Exécutif de l’ONG / AFASCO n’arrive pas à estimer le degré du danger de la pratique des MGF et l’excision. Par contre il constate que les intellectuels sont ceux qui sabotent la lutte engagée contre le phénomène: << C’est nous les intellectuels qui encourageons la pratique des MGF. Car selon les témoignages des élèves les agents de santé et certains pères de familles continuent cette pratique. Mais le gouvernement et ses partenaires ne croiseront jamais les bras >>.
Pour Pauline Millimono, élève en terminale au lycée Bambo et Présidente du Club des Filles Leaders de Gueckédou le fait qu’une fille ne soit pas excisé ne fait pas d’elle une dépravée : << certaines personnes disent qu’une fille non excisée est toujours insatisfaite sexuellement et capable de supporter plusieurs hommes à la fois, moi je ne suis pas d’accord. Personnellement je constate que de nos jours de nombreuses filles excisées n’ont aucun désir sexuel compte tenue de l’absence du clitoris. Donc ces filles passent tout leur temps à chercher un nouveau mec afin d’avoir l’orgasme. D’ailleurs la plupart d’entre elles contractent les grossesses non désirées qui les entraînent aux mariages précoces>>
Cette association fait généralement des sensibilisations dans les marchés et écoles pour l’abandon des MGF.
Dans la préfecture de Gueckédou bon nombre d’exciseuses ont abandonné leurs couteaux. Cela suite aux dispositions prises par le gouvernement et ses partenaires. C’est le cas de cette dernière qui a préféré garder l’anonymat : << Je regrette d’avoir excisé autant de filles. J’ai fait du tort à ces filles par ignorance. Je leur demande pardon et j’exhorte toutes mes amies exciseuses d’abandonner cette pratique néfaste qui nuit gravement à la santé de nos filles et femmes >>.
Pour rappel, la pratique des MGF constitue une atteinte grave à l’intégrité physique et morale des femmes et des filles. Elle touche environ 100 à 140 millions d’entre elles à travers le monde. Chaque année environ trois millions de filles sont exposées au risque de subir cette pratique néfaste.
La Guinée est le deuxième pays au monde dont le taux de MGF est le plus élevé. Pour inverser la tendance le gouvernement et ses partenaires ont entrepris diverses actions. C’est le cas du Plan Stratégique National pour l’abandon des MGF en cours de révision, la coordination des actions d’éradication, l’implication du secrétariat général des affaires religieuses et la diffusion du message auprès de plus de 3.179 leaders religieux et 3.086 Talibés des foyers coraniques.
Gueckédou, Faya Moussa ll Kamano pour laguineenne.info TEL: 621 59 79 47/ 654 76 37 67