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« Guinée, les voyants au rouge à l’approche de l’élection présidentielle de 2020″, est le titre du rapport que Amnesty International compte présenter à Genève pour l’examen périodique universel (EPU) de janvier 2020. Ce rapport ressort la regression en matière des droits humains de janvier 2015 à octobre 2019 en Guinée. Ce rapport a été présenté aux journalistes ce mercredi 13 novembre 2019 au cours d’une conférence à Conakry.
Lors de son dernier EPU de 2015, la Guinée avait accepté 180 recommandations sur 194. Mais leur mise en œuvre depuis cette date fait encore défaut malgré quelques acquis. Ce rapport s’accentue notamment sur les problèmes liés à la liberté de manifestation qui a enregistré selon Amnesty 70 morts (dont des enfants) et une centaine de blessés suite à l’usage de la force par les forces de l’ordre; la liberté d’expression menacée (journalistes et OSC arrêtés et détenus); la surpopulation carcérale qui a causé au moins 109 morts; l’impunité (non reconnaissance de l’Etat de sa responsabilité des cas de morts dans les manifestations et non poursuite des auteurs.malgré les plaintes familles..); il ya aussi les cas de torture et mauvais traitements pendant la garde à vue, etc.
La situation demeure préoccupante à l’approche de la présidentielle de 2020 déplore la chargée de campagne Afrique de l’Ouest Kine-Fatim Diop. D’où l’invite faite aux autorités d’apaiser les tensions, protéger les droits humains et sauver des vies avant, pendant et après les prochaines élections. Elle les exhorte aussi à modifier la législation relative à l’usage de la force lors des rassemblements publics et retirer les forces armées militaires des zones de manifestation.
François Patuel chercheur Afrique de l’ouest pointe aussi du doigt les tracasseries et les coûts auxquels les ONG doivent faire face pour le renouvellement chaque année de leur agrément temporaire. La nouvelle loi de 2019 en cours ne facilite pas les choses car elle stipule que les ONG devront attendre 7 ans pour avoir l’agrément définitif. Il souligne aussi quelques acquis constatés par Amnesty international, comme l’abolition de la peine de mort en 2016 même si les condamnations à mort ne sont pas encore transformées en peines de prison. La pénalisation de la torture (mais incohérence entre la définition dans le code pénal et la convention internationale) la criminalisation des MGF et mariages précoces (mais persistance des mariages coutumiers et traditionnels avant lage de 16 ans), etc
S’agissant des recommandations de l’ONG de défense des droits Humains, la directrice régionale adjointe Afrique de l’Ouest et Centrale Samira Daoud cite entre autre l’ouverture des enquêtes sur les cas de violations des droits Humains enregistrés; amender et modifier l’arsenal législatif pour garantir une pleine liberté d’expression; s’agissant de la liberté d’association l’Etat doit se concerter avec la société civile pour amender la loi en cours avant son adoption. La libération des membres du FNDC incarcérés pour avoir appelé à manifester., etc.
Présente dans la salle, Aissatou Lamarana une victime des manifestations se demande toujours qui a tué son mari devant leur cour. Mère de 3 enfants elle a du mal à joindre les deux bouts. Elle demande assistance et justice pour son mari.
Hadjiratou Bah