Diplômé en administration publique et sciences économiques Dibani Diakité est la premier Mister Albinos 2019. Pour parer au chômage ce jeune d’une vingtaine d’années donne des cours dans une école privée de la place depuis cinq ans. Une activité qu’il a commencé étant universitaire. Préoccupé par le problème d’employabilité des personnes atteintes d’albinisme, Dibani en a fait des projets malheureusement impactés pour l’instant par la pandémie de COVID-19.
Passionné de football et de lecture Dibani Diakité a le 7 juin 2019 participé au premier concours de beauté dédié aux filles et garçons atteints d’albinisme de la zone de Conakry. Une manière pour lui de montrer le potentiel de cette couche vulnérable malgré les préjugés et les stigmatisation qu’elle subit au quotidien: « j’ai participé à Albi beauty pour rompre le tabou qui est créé autour de l’albinisme et montrer aux autres couches sociales que les personnes atteintes d’albinisme (PAA) sont capables de participer à l’évolution de leur pays. Déjà à l’école je participais aux défilés pendant les compétitions inter-écoles. Le thème que j’ai défendu pendant Albi Beauty portait sur l’insertion socio-professionnelle des PAA. J’ai monté des projets en ce sens mais malheureusement leurs exécutions ont été chamboulés par la venue du coronavirus qui focalise depuis des mois toutes les attentions.
Il déplore la faible vision des amelaniques qui freine leur éducation scolaire mais aussi les mythes créés autour de l’albinisme qui les empêchent d’accéder aux instances de prise de décision. Dibani se réjouit de la première vague d’arrestation ce mois de juillet 2020 par la police judiciaire de femmes exploitant les enfants amelaniques pour la mendicité dans les rues. Il souhaite que cette pratique soit totalement éradiquée: « c’est une pratique immorale. Certains pensent que les PAA n’ont d’importance que pour faire la mendicité. »
Depuis peu Dibani Diakité a repris le chemin de l’école comme bon nombre d’enseignants. Ceci malgré les difficultés que ces derniers ont rencontré suite aux mesures prises par l’État pour freiner la propagation du coronavirus en Guinée. Il s’agit notamment de la précarité de vie occasionnée par le non payement des salaires pendant les mois de suspension des cours: « jusqu’à présent ce n’est pas facile. Nous avons des arriérés qui n’ont pas été payés jusque maintenant là. On n’arrête pas de réclamer. Mais la direction de l’ecole nous a demandé de reprendre les cours par patriotisme, dès que les parents d’élèves vont payer la scolarité elle va nous donner nos arriérés. On a reçu les 80% il reste 20%. »
Il exhorte l’État et ses partenaires à se pencher sur la situation des personnes atteintes d’albinisme notamment en cette période de COVID-19.
Hadjiratou BAH