Dans la région guinéenne de Kindia, Fatoumata Cissoko dirige une unité de séchage de fruits qui emploie une quinzaine de personnes. Avec son projet, elle veut pallier aux pertes post-récolte.
Tunis (dpa) – Aux commandes de « Fatou et Kadija Sarl », une entreprise florissante de transformation agroalimentaire, la jeune guinéenne Fatoumata Cissoko s’attèle à lancer, d’ici la fin de l’année, une gamme de jus de fruits naturels. Diplômée en comptabilité et gestion, Fatoumata a lancé, depuis 2013, une entreprise spécialisée dans le séchage solaire des fruits exotiques. L’objectif étant de pallier aux pertes post-récolte enregistrés dans les filières de l’ananas et de la mangue dans la région de Kindia.
« Je souhaite à travers ce projet valoriser nos produits locaux transformés, créer des emplois décents et autonomiser surtout les jeunes et les femmes de la région de Kindia », déclare la guinéenne de 33 ans dans un entretien accordé à la dpa.
À l’issue de ses études universitaires, Fatoumata commence à travailler dans la plantation familiale. C’est là, où elle remarque les énormes pertes post-récole, enregistrées au niveau de la production et décide de se lancer dans la transformation des fruits. Ne disposant que d’un fonds de roulement dérisoire, la jeune femme sollicite l’aide du Programme italien de sécurité alimentaire (PISA) pour mettre sur pied une unité solaire de séchage de fruits dotée d’une capacité de production de 500 kg de fruits par jour.
Elle a également reçu, en 2019, un don, d’une unité thermique de séchage, du programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) initié par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et financé par la Banque mondiale (BM).
« Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons atteint nos objectifs à 60 pour cent », se félicite la Guinéenne, lauréate en 2020, du 1er prix agrobusiness du programme Social EntrepreneurShip, qui est à l’origine du Salon des entrepreneurs de Guinée. Fatoumata ambitionne d’installer la plus grande unité de transformation en Afrique de l’ouest avec trois chaines de production (fruits secs, jus de fruits naturels, sirops et confitures) et d’exporter ses produits vers l’Europe. L’agripreneure guinéenne, qui emploie actuellement une quinzaine de personnes, rêve de devenir, d’ici quelques années, une femme d’affaires leader dans le secteur agro-alimentaire.