L’organisation est le fruit d’une collaboration entre la Franco-malienne Djénéba Gory et la Française Anne Thibault, deux diplômées de la Harvard Kennedy School, qui avaient pour objectif de faire émerger un leadership féminin en Afrique. « Le modèle de formation Suadela a été inspiré d’un programme qui a déjà été testé à grande échelle et évalué en Zambie par une équipe de professeurs de l’Université Harvard », indiquent Djénéba et Anne à la dpa. Selon les fondatrices de l’organisation, cette évaluation a démontré un impact positif sur la scolarité des adolescentes et sur leur capacité à prendre les bonnes décisions en matière de santé reproductive.
Djénéba a démarré sa carrière en France en tant qu’auditrice financière avant de rejoindre la Côte d’Ivoire et la Suisse où elle a mis son expérience au service de projets humanitaires et de développement implémentés dans une quinzaine de pays africains. C’est durant son expérience en Afrique que la jeune femme a pu réaliser que les femmes n’exploitaient pas suffisamment leurs capacités de décision, notamment en raison de faibles aspirations et stéréotypes de genre. Cela l’a motivée à poursuivre ses études à Harvard afin d’apporter un changement systémique au sein des sociétés africaines.
« J’ai été témoin de trop nombreuses situations où des femmes intelligentes n’ont pas eu la chance de faire des études. Elles ont dû abandonner l’école contre leur gré par manque de ressources. Ce sont ces situations qui m’ont incitée à créer cette organisation », raconte Djénéba. Quant à Anne, elle a dû attendre de prendre des cours de négociation, durant son master à la Harvard Kennedy School pour réaliser qu’elle n’avait jamais négocié son salaire ni ses conditions de travail durant ses douze ans d’expérience professionnelle.
Aujourd’hui, Suadela ambitionne d’étendre ses activités au Mali, puis plus largement en Afrique francophone afin de former un plus grand nombre de coaches. Des concertations ont, d’ailleurs, été initiées en République démocratique du Congo (RDC) pour y former une première cohorte de coaches en négociation. Lauréate, en décembre 2021, d’un prix décerné par l’African Women Innovation & Entrepreneurship Forum (AWIEF), une organisation d’autonomisation économique des femmes africaines, Suadela espère lancer, à moyen terme, une plateforme pour permettre aux jeunes filles de continuer à développer leurs compétences en négociation.
Source: dpa.news