« Je souhaite apporter une solution alternative au charbon de bois, en proposant un charbon vert à la fois écologique et économique. Ce biocombustible dégage deux fois moins de dioxyde de carbone et permet d’éviter une déforestation de 5,5 tonnes de bois sec », indique cet ingénieur en management de ressources humaines, dans un entretien accordé à la dpa. Avant de se lancer dans ce projet, Yanick occupait le poste d’assistant logistique au sein d’une entreprise agro-industrielle spécialisée dans la production d’huile de palme brute. C’est grâce à cette expérience qu’il commence à s’intéresser à la cause écologique.
Remplacer le charbon de bois par du charbon écologique
Le jeune ivoirien décide, dès lors, d’entamer des recherches pour enrichir ses connaissances dans ce domaine. C’est ainsi qu’il découvre l’initiative lancée par le Camerounais Muller Tenkeu, qui figure parmi les pionniers de la production du charbon vert en Afrique subsaharienne. Parallèlement, il suit une formation entrepreneuriale organisée, qui lui permet de lancer son projet, en 2019, et d’apporter ainsi sa pierre à l’édifice de la lutte contre la déforestation. La formation entrepreneuriale, initiée par le ministère italien de l’Intérieur en collaboration avec la municipalité de Grand-Bassam (Sud-est), fait partie d’un projet de lutte contre l’immigration clandestine vers l’Europe.
Employant sept personnes, la start-up Pêle-Industries produit, aujourd’hui, trois tonnes de charbon écologique par mois. L’objectif, à moyen terme, est d’atteindre les 30 tonnes par mois. Pour Yannick, l’activité de production du charbon écologique est encore en phase embryonnaire en Côte d’Ivoire, ce qui explique les difficultés auxquelles fait face actuellement son entreprise : des difficultés liées notamment aux technologies de production et au transport des matières collectées.
« Le grand défi reste, par ailleurs, de convaincre la population à l’importance de remplacer le charbon de bois par le charbon écologique. La situation est aujourd’hui critique et la recherche de solution s’impose à chaque Ivoirien », regrette l’entrepreneur. Le couvert forestier de la Côte d’Ivoire est passé de 16 millions d’hectares, en 1960, à environ trois millions d’hectares aujourd’hui. Il s’agit de l’un des taux de déforestation les plus rapides au monde, selon la Banque mondiale.
SOURCE; dpa.news