Le premier salon international de la culture et de l’artisanat s’est tenu du 14 au 21 Mai 2022 à Conakry. Plusieurs pays ont participé à cet événement sur l’esplanade du palais du peuple. Cependant les pluies qui se sont abattues les 19 et 21 Mai n’ont pas épargné certains stands. C’est le cas de celui intitulé « la maison de l’artisan guinéen » où des exposants ont perdu plusieurs articles.

Lopou Manet teinturière et activiste des droits de l’homme ne cache pas sa déception notamment au niveau de l’ organisation et la construction des stands : « On ne peut pas organiser un tel événement sans prendre des mesures pour sa réussite car c’est l’image de la Guinée qui est vendue. D’abord le programme du SITCA n’est connu de personne, c’est absurde.
Moi quand j’ai entendu parler de ce salon j’étais excitée pensant que c’était un plateau de partage d’expériences entre le monde de la culture et de l’artisanat, puis faire un réseautage, car on a dit qu’il ya plus de 13 pays présents. Mais on ne voit qu’un marché où les artisans sont éparpillés et des spectacles, mais rien qui ressemble à un salon international. S’agissant des stands, quand les nigérians sont venus et ont vu les nôtres, ils ont demandé une place qu’ils ont loué et ont construit eux-mêmes leurs stands. C’est pour cela que la pluie de la nuit du 19 Mai n’a même pas soulevé leur toiture. Nous artisans guinéens avons perdu beaucoup de produits. Ya des stands où la toiture était complètement enlevée. En sortant l’eau de leurs stands ya des artisans étrangers qui disaient » eh la Guinée c’est comme ça »?
Mais ce qui me fait mal, c’est qu’après ces incidents on n’a vu aucune solidarité ou compassion de la part des autorités du ministère de la culture et de l’artisanat. On a vu des délégations aller vers les étrangers mais nous artisans guinéens, personne n’est venu vers nous à plus forte raison parler de dédommagement. Pourtant on a perdu une grande partie de nos produits là bas. Après c’est pour dire que c’est une calamité naturelle , donc il n’y a pas à se plaindre. De toute façon c’est la FENAG qui a fait les stands. Alors là c’est dommage. Non seulement tu payes de l’argent pour louer un stand mais aussi son aménagement. Aujourd’hui encore (21 Mai) nos produits sont entrain de patauger sous la pluie. Après il faut que nous même repartions panser nos blessures par ce que nous ne sommes pas pris en charge par l’État.

S’agissant de la fédération nationale de l’ artisanat en Guinée (FENAG) dame Lopou souligne qu’il est temps d’assainir cette structure : « cette institution est caduque depuis plus 18 ans. Il n’y a pas eut d’élections depuis plus de 18 ans et elle n’est pas l’émanation de toutes les faîtières artisanales. Beaucoup de structures artisanales ne savent même pas que la FENAG existe. Je ne sais même pas s’il ya eut appel d’offre de la part du ministère ou de la FENAG pour qu’il y ait des propositions de la part des artisans afin qu’on ait du bon boulot. Aucune communication. »
Le manque de communication a aussi selon elle impacté l’achat des produits.
Enfin, pour une meilleure organisation des futurs salons, Lopou Manet invite le ministère de tutelle a organiser les états généraux de la culture , du tourisme et de l’artisanat. Ces échanges permettraient aussi de mieux développer ces secteurs a t’elle conclue.
Hadjiratou BAH