Disponible en version mobile, la plateforme s’adresse essentiellement aux apprenants âgés de 3 à 20 ans, aux enseignants et aussi aux parents qui manquent de ressources financières pour inscrire leurs enfants dans les écoles d’élite. À ce jour, cette solution compte un réseau de plus de 6 000 écoles et près de 500 000 utilisateurs. « L’idée derrière Scoolap est de rendre l’éducation de qualité accessible à tous et de réduire les inégalités sociales et régionales. Nous souhaitons faire de cette plateforme une école ouverte, gratuite et disponible avec ou sans connexion internet », indique Pascal dans un entretien accordé à la dpa.
« Grâce à notre plateforme, les élèves peuvent apprendre à leur rythme, compléter leur scolarité et s’auto-évaluer. Les adultes qui ont décroché de l’école ont également la possibilité de finir leurs études », renseigne encore le Congolais de 37 ans. Ayant passé une bonne partie de ses études secondaires à l’intérieur de la RDC, ce mathématicien et informaticien de formation a toujours vécu le manque d’accès aux manuels pédagogiques de qualité comme une frustration.
Inégalités géographiques en matière d’éducation
Arrivé à l’université, il constate rapidement que les étudiants issus des zones rurales accusent de véritables lacunes dans certaines matières, et ce, en raison des disparités régionales en matière d’accès à une éducation de qualité. En effet, les inégalités géographiques en matière d’éducation sont parmi les principales difficultés à résoudre, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). « Les jeunes étudiants venant des zones rurales étaient défavorisées face à ceux issus des zones urbaines », déplore Pascal.
« Plus tard, j’ai eu l’occasion d’animer des conférences dans les écoles. C’est à ce moment-là que j’ai constaté qu’il y avait un sérieux problème de qualité des enseignements dispensés par les enseignants. Ces derniers sont généralement mal outillés car ils n’avaient pas suffisamment accès aux bibliothèques scolaires. Les élèves étaient par conséquent contraints de suivre des cours de faible qualité. Il fallait donc apporter une réponse à l’ensemble de ces problématiques », souligne-t-il encore.
Le promoteur de Scoolap a également conçu une tablette d’apprentissage comportant des contenus éducatifs textuels, audio et vidéo, lesquels sont complétés par des quiz et d’autres supports d’apprentissage. Ces contenus sont disponibles hors connexion. Employant à ce jour 27 salariés à temps plein et 630 agents temporaires, l’entreprise de Pascal a réussi à asseoir un partenariat durable avec le ministère congolais de l’Enseignement primaire, secondaire et technique.
Lauréat de plusieurs prix à l’échelle nationale et internationale, dont un prix décerné par la Banque mondiale (BM) en 2020, l’entrepreneur congolais vient de lancer un plan d’expansion et d’optimisation de la plateforme afin de se positionner dans plus de 20 pays africains d’ici 2025. « Notre vision est de proposer une plateforme de référence pour les pays africains, une école ouverte pour tous les enfants d’Afrique », s’enthousiasme-t-il.
Source: dpa.news