C’est en juin 2020 que la FAO a reconnu les systèmes Ramli en tant que SIPAM. Ils sont « uniques en Tunisie et dans le monde », avait expliqué alors la FAO. Parallèlement, les jardins suspendus de Djebba El Olia ont été reconnus comme Systèmes du patrimoine agricole d’importance mondiale.
Les pratiques ingénieuses de Ramli, signifiant « sur le sable », sont basées sur un système d’irrigation passif où les racines des plantes, flottant à la surface de la mer, sont alimentées tout au long des saisons par l’eau de pluie stockée.
Concrètement, l’eau de pluie ruisselle des collines vers les terrains sablonneux entourant les lagunes, où elle reste piégée au-dessus d’une couche d’eau salée. Les deux couches sont séparées de 40 centimètres de sable. Les plantes plongent leurs racines jusqu’à cette fine couche d’eau douce, qui remonte dans le sable deux fois par jour, poussée par les marées, explique-t-on.
Ces jardins ont été créés au XVIIe siècle par la diaspora andalouse pour faire face dans son nouvel environnement au manque de terres cultivables et d’eau douce. Ce système permet de cultiver toute l’année sans apport artificiel d’eau et sans que l’eau douce ne soit affectée par l’eau salée.
« Ce patrimoine naturel et culturel est bel et bien un héritage de l’humanité », a relevé le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en juin 2020. « Malheureusement, il reste sous-valorisé ». Il peut néanmoins constituer des solutions dans des contextes similaires pour faire face au manque de surface cultivable et de ressources en eau, a-t-il ajouté.
Source: dpa.news